Les grand principes tactiques du volley-ball.

Il existe en volley-ball quelques principes d'ordre tactique qu'il faut bien intégrer pour être performant. Je précise tout de suite que je ne suis pas l'auteur de ces développements qui m'ont été enseignés par un grand entraineur selon moi et selon tous ceux qui ont eu la chance de suivre ses cours. Il se reconnaitra et j'espère qu'il ne m'en voudra pas de l'avoir un peu plagié, tant il est vrai que son enseignement est complexe.

Ces développements peuvent paraitre un peu rébarbatifs, je l'admet volontier. pourtant, leur bonne assimilation provoque le plus souvent, une hausse spectaculaire du niveau de jeu. C'est en tout cas mon expérience


"Il n'y a pas de volley-ball sans anticipation"


Anticiper, c'est réaliser en prévision ce qui devra être fait plus tard en réaction.
Comme tout contact avec la balle doit être frappé, toute action sur celle-ci doit donc se préparer.
L'efficacité de la frappe sera dépendante en grande partie de sa préparation.

Plus la préparation sera en adéquation avec la future situation, et plus le résultat de 1'action effectuée sera efficace.

C'est donc la préparation de la frappe qui va conditionner la nature même de la frappe (pour envoyer une balle à un certain endroit, il faut avoir préparé 1'orientation de la surface de frappe, mais aussi jouer sur la balistique de cette surface pour imprimer à la balle 1'effet recherché).


Cependant, cette notion de préparation devra prendre en compte non seulement la manière de frapper la balle (qualités techniques du joueur, assimilation des principes d'opérations), mais aussi la capacité d'adapter, et de moduler cette préparation de frappe.
En effet, la préparation de frappe devra être préparée de telle sorte qu'elle puisse s'adapter aux conditions toujours changeantes, car une préparation trop "rigide" peut aboutir à un comportement stéréotypé du joueur, incapable de la moindre adaptation. (L'attaquant s'étant préparé à smasher, smashera même si la balle est trop basse avec pour résultat une attaque dans le filet)

La performance d'un joueur x sera toujours déterminée non seulement par son niveau d'habileté, mais surtout par Ia qualité de cette préparation. (pour se préparer à une frappe, il faut faire certaines choses, mais pour que cette préparation soit adaptée, que faudra-t-il faire ? )
Lorsque à partir d'un certain niveau de jeu, les différences d'habiletés ont tendance a se niveler, c'est surtout Ia qualité et la justesse de cette préparation qui feront la différence d'efficacité.
En conséquence, ce sera en perturbant la préparation de l'adversaire (feintes, incertitude, crise temporelle...) qu'on limitera son efficience, car la préparation de sa frappe sera beaucoup moins ajustée.


On peut s'amuser à comparer les comportements de deux joueurs de volley-ball avec deux conducteurs placés devant un feu rouge. L'un possède une voiture de course. trés puissante et rapide, et 1'autre une vieille voiture incapable de la moindre accéleration. Lequel des deux partira en premier, ou en rapport avec le volley-ball, lequel parviendra a avoir une action efficace ?
Et bien, en fait, tout dépendra de la préparation. En effet, si je veux démarrer vite, je gagnerai du temps si ma vitesse est enclenchée, si mon embrayage patine, si je n'ai pas d'autre action à effectuer que d'accélerer...
Pourtant, on se rend compte souvent que des volleyeurs dans une situation similaire n'ont pas encore enclenché la vitesse, qu'ils ont encore le frein à main à débloquer, ou même parfois que leur clef de contact est encore dans Ieur poche. Dans cette situation, iI ne sert à rien d'avoir de la puissance...
On peut même pousser le comparatif au niveau de la prise d'information, puisque certains, vont attendre le signal du feu vert en se centrant dessus (une seule prise d'information), alors que d'autres vont chercher dans l'environnement d'autres indices pour anticiper le signal du départ (signal lumineux du piéton qui clignote, autre feu qui passe au rouge...) afin de faciliter l'organisation temporelle du démarrage. A travers ce parallèle imagé, on voit donc l'importance d'une préparation spécifique du joueur, basée sur l'analyse de la situation précédant son action, afin d'en tirer des indices lui permettant de s'organiser.


Toute organisation individuelle nécessite de la part du joueur de prendre des informations sur ce qui l'entoure.
La connaissance de l'espace environnant dependra de deux types d' informations:

- informations auditives
- informations visuelles


La perception auditive sera facilitée par toutes les informations que les partenaires pourront donner pendant les différentes phases de jeu. La communication verbale prendra donc une importance determinante ("J'ai", "A toi", appel de balle,...) pour favoriser l'organisation collective entre les équipiers.


La perception visuelle, dans un premier temps, utilisera surtout le canal de la vision centrale. Etant donné que la balle est continuellement en mouvement, le joueur au moment de son action sera obligé d'avoir une centration visuelle sur celle-ci pour obtenir une efficacité maximale.
Partant de là, c'est donc dans la phase de préparation (située bien avant la frappe) que le joueur doit chercher à s'informer (placement des joueurs, attitudes des partenaires et adversaires... ).
A partir de cette premiere information, le joueur pourra envisager un projet d'action. Mais la centration visuelle sur le ballon au moment de la frappe ne devra cependant pas 1'empêcher de prendre des informations en vision périphérique sur tout ce qui l'entoure (partenaires, adversaires, filet,..)


C'est a l'aide des informations de type périphérique que le joueur parviendra a mieux finaliser son action en adaptant son projet a la situation a laquelle il doit repondre.
Schématiquement, il semble que, face au problème de double organisation (recevoir donner) que rencontre tout joueur de volley-ball, la vision centrale soit determinante pour tout ce qui est lié à l'acte de recevoir (prise d'indices, observation de trajectoire), alors que la vision périphérique permettra quant à elle de donner une efficience à tout ce qui est lié à l'acte de donner (prises d'informations sur placements ou déplacements de partenaires, adversaires, situation spatiale du joueur...)
Les prises d'informations sont donc determinantes dans 1'organisation individuelle du joueur de volley-ball et l'efficacité en jeu sera directement dépendante de la quantité et de la pertinence des informations que le joueur parviendra à extraire de son environnement.


L'anticipation du joueur va se traduire au plan moteur par une attitude caractéristique de 1'activité. Cette attitude, dynamique, préparatoire à l'action de frappe, se traduira par:

- un préplacement sur le terrain
- une orientation du joueur
- une préparation des surfaces de frappe


Ces trois aspects de la préparation, ou calibrage de la frappe, peuvent présenter des différences en fonction de l'action future envisagée, c'est pourquoi un joueur de haut niveau ne presentera pas le même type de préparation qu'un débutant et que des niveaux de préparation peuvent être observées.(apparente "facilité" du joueur expert qui n'a pas besoin de preparer sa frappe aussi tôt que le débutant)


Quoi qu'il en soit, tout joueur, dans sa préparation, devra rechercher une certaine chronologie préparatoire, afin d'optimiser ses chances de réalisation.
En premier, c'est sur son placement que le joueur devra se concentrer, pour pouvoir prendre en compte ensuite une orientation et en dernier s'attacher a la préparation de ses surfaces de frappe. Autrement dit, "d'abord je me déplace, ensuite je m'oriente et en dernier je prépare ma frappe".
Cependant, ce préplacement du joueur sur le terrain, première préparation à réaliser, peut s'effectuer avec deux types de stratégies : une fois la future zone de frappe materialisée (grace à un travail d'anticipation et de prise d'information visuelle), le joueur peut choisir de se situer dans cette zone ou bien en retrait de celle-ci. Dans le premier cas, placé dans la zone, le joueur
privilégie ainsi le fait de pouvoir toucher la balle (celle-ci va venir a sa rencontre) au détriment d'une orientation ou d'une utilisation optimale des surfaces de frappe. Ce type de conduite est a utiliser lorsque la pression temporelle est importante (cas d'une défense sur attaque rapide) et les ajustements par rapport à la trajectoire de balle pratiquement impossibles.
Dans le deuxième cas, place en retrait de la zone de frappe, le joueur se donne ainsi les moyens d'ajuster son placement par rapport a la trajectoire, et présente ainsi une orientation idéale pour la mise en oeuvre de ses surfaces de frappe. Ce type de placement préparatoire est à privilégier pour toutes les situations ou l'ajustement spatio-temporel est possible. (situation de réception de service, frappe d'attaque, passe...)